lundi 22 mars 2010

Les mères

Chacune de nous qui est mère, l'est différemment de l'autre. 
Certaines se voient comme des éducatrices, d'autres, comme des accompagnatrices. Certaines font passer leur enfant avant leur conjoint, d'autres se retrouvent devant un être qu'elles ne comprennent pas. Il y a également les mères qui confondent leur vie et celle de leurs enfants, elles ne vivent que pour eux et par eux. 

C'est le cas de cette femme de 45 ans, qui a arrêté son activité professionnelle et qui s'est consacrée à l'éducation de ses enfants. Des jumeaux qui sont maintenant devenus grands. Un est parti faire ses études à 200 kilomètres. Bien sûr, au début de l'année scolaire, il rentrait régulièrement. Il arrivait le vendredi soir tard, elle l'attendait. Il amenait son linge sale et elle lançait tout de suite une lessive. Elle sentait encore son utilité pour lui. Et puis, au fur et à mesure, il est rentré moins souvent. Et depuis la rentrée des vacances de Noël, elle comptait les jours qui la séparait des vacances suivantes. Elle savait qu'il ne rentrerait pas pour un weekend trop court pour vraiment se reposer. 
Son autre fils est parti à l'étranger. Là encore, elle compte les jours avant son retour.

Elle est d'autant plus malheureuse que son bonheur passe par celui de ses enfants. Elle est consciente qu'ils sont heureux, et c'est vrai que c'est tout ce qu'elle souhaitait. Pourtant, elle est malheureuse. Elle a perdu son identité. Que je me fasse bien comprendre, elle n'a plus de raison d'être. Cette raison, elle est partie avec ses enfants, quand ils ont choisi de faire leurs études loin de cette maison où règne une mère qui est le pivot de tout. C'est elle qui faisait l'interface entre ses enfants et leur père, c'est elle qui participait à la vie de l'école, pour être toujours au plus près de ce dont ils avaient besoin pour s'épanouir vraiment.

Cette femme se sent véritablement laissée pour compte. Elle devient quantité négligeable pour ses enfants. Ce sentiment que chacun connait, pour elle il résonne comme : "je suis impuissante". Cette impuissance, elle la ressent tous les jours, quand elle attend leur retour. Son mari est là, certes, mais il ne peut pas comprendre ce qu'elle vit, il ne sait pas ce que c'est d'avoir tout donné pour ses enfants, de n'avoir voulu que leur bonheur.

Elle n'a pas sacrifier sa vie pour ses enfants, elle a oublié qu'une femme est bien plus qu'une mère. Elle était contente de pouvoir être toujours disponible pour eux, de leur préparer le goûter, de pouvoir les encourager dans leur réussite, leur prêter une oreille attentive. Elle était également présente quand ils ont eu leur premier chagrin d'amour. Elle ne s'est jamais immiscé dans leur histoire. Et maintenant, elle doit redéfinir entièrement sa vie, elle doit retrouver sa puissance, pour s'en "servir" pour elle, pour aller mieux, pour se reconstruire une identité de Femme.
Cette femme, véritable mère, n'a pas pu ou su laisser de place pour être autre chose qu'une mère dans sa vie. Elle a été dominée toute sa vie par une déesse : Démeter.
Elle doit, pour aller mieux, cultiver son jardin secret, celui qui fait de nous des êtres totalement différents des hommes. Cette part de nous qu'ils ne peuvent comprendre, cette part qui fait que nous sommes heureuses d'être des femmes, et pas uniquement des épouses ou des mères.

mercredi 10 mars 2010

LES AFFAIRES SONT LES AFFAIRES

Cela fait un moment que je n'ai rien écrit, et franchement, cela me manque.
En fait, je voulais vous entretenir d'un sujet qui me tient particulièrement à cœur : les réseaux. On en parle de plus en plus. Hier, j'étais à un forum-débat, sur la création d'entreprise au féminin. Une des intervenantes à fait l'éloge des réseaux. Une autre a dit également que le fait d'avoir un réseau l'avait bien aidé pour commencer son activité. Mais finalement, en terme philosophique et psychologique, qu'est-ce qu'un réseau. Comment il peut être regardé en terme de lien social.
J'ai trouvé cette définition du réseau social sur wikipédia
Un réseau social est un ensemble d'entités sociales telles que des individus ou des organisations sociales reliées entre elles par des liens créés lors des interactions sociales. Il se représente par une structure ou une forme dynamique d'un groupement social. L'analyse des réseaux sociaux, basée sur la théorie des réseaux, l'usage des graphes et l'analyse sociologique représente le domaine étudiant les réseaux sociaux. Des réseaux sociaux peuvent être créés stratégiquement pour agrandir ou rendre plus efficient son propre réseau social (professionnel, amical). Il existe des applications Internet aidant à se créer un cercle d'amis, à trouver des partenaires commerciaux, un emploi ou autres. Il s'agit de services de Réseautage social
Un réseau social représente une structure sociale dynamique se modélisant par des sommets et des arêtes. Les sommets désignent généralement des gens et/ou des organisations et sont reliées entre elles par des interactions sociales.
Le terme provient de John A. Barnes en 1954
Philosophiquement, on peut voir le réseau de cette façon. Les gens sont reliés entre eux par des interactions sociales. Cela veut aussi dire que nous sommes tous reliés. Bien sur, nous avec notre entourage, mais au delà de cet espace, avec le monde entier. Nous en pouvons nous extraire de ça. Même si nous décidons d'être ermite, une part de nous reste reliée au monde, ne serait-ce que par la recherche de nourriture, elle même dépendante de la façon que nous avons de cultiver ou de partir à la chasse.
Dans ces interactions, dans ces échanges, nous devons garder également en mémoire, que nous voyons l'autre à travers notre grille de lecture. Cette grille de lecture est elle-même dépendante de nos croyances. Ce point de vue psychologique est très important, il va déterminer également quelle sorte de relations nous allons établir et quelles fréquentations nous allons entretenir.
Je prends un exemple (je ne parle pas de moi, et ce n'est pas une caricature, nous sommes tous soumis à nos propres croyances). Mes parents étaient inscrits au parti communiste et syndiqués. J'ai toujours entendu dire que les patrons sont des salauds, qu'ils ne pensent qu'au fric et veulent écraser les ouvriers. Moi même, j'ai du mal à trouver du travail, et chaque fois que j'ai un entretien d'embauche, je ne décroche pas le job. Ceci renforce ma conviction que les patrons sont tous des salauds et qu'ils ne veulent pas que je travaille. Ils ont peur de mes revendications.
Un autre exemple :  J'ai été élevé dans la croyance que plus je suis riche, plus j'ai de valeur. Il est donc important pour moi de montrer ma valeur. J'achète des vêtements de marque, je porte des chaussures de grande valeur marchande. Le jour où je ne peux plus mener mon train de vie, ma grille de lecture étant : "tu as de la valeur si tu as de l'argent", je croirais que je n'ai plus de valeur.
Dans ces réseaux que nous entretenons avec les autres, dans nos relations que nous établissons, nous voyons toujours l'autre avec notre propre grille de lecture, et bien sur, nous nous regardons également à travers cette grille.  Si ma croyance est que les autres sont mieux que moi, j'aurais toujours tendance à ne pas montrer ma vrai valeur, puisque les autres, de toute façon et quoi que je fasse, sont mieux que moi. Je leur suis d'ailleurs très reconnaissant de bien vouloir de moi dans leur cercle, alors qu'ils pourraient trouver quelqu'un de bien plus intéressant que moi.
En terme de lien social, ces réseaux commerciaux nous engagent. En effet, il y a de l'entraide dans  les réseaux. Je donne une information à tous, j'aide l'autre dans la mesure où je pense qu'il me rendra la pareil. On rentre dans le rôle du "sage modeste". on éclaire l'autre de son expérience. l'autre n'est pas du tout obligé de reconnaitre cette expérience (toujours ses croyances, que l'on tient pour des vérités). C'est à ce moment qu'il faut avoir conscience de sa propre valeur, ce n'est pas parce que l'autre me dit que je suis un imbécile que je le suis. C'est parce que mon expérience ne peut pas avoir de correspondance avec sa grille de lecture. 
Ceci veut donc dire que nous ne pouvons plaire à tout le monde, en revanche, nous devons vivre avec tout le monde, et donc, être indulgent pour pouvoir accepter l'autre dans toute ses dimensions.